jeudi 31 mars 2011

Les raisons de la colère

Nous n'avons rien dit à Alexis de notre rencontre avec l'école. Nous avons cependant creusé la question histoire de cerner un peu comment ça se passait en classe de son point de vue, tout en tentant au maximum de trop nous faire manipuler. Pas facile.

Les réponses corroborent ce qui nous a été dit tout en donnant un certain éclairage:
- Il a l'impression qu'elle ne l'aime pas trop, tout en ne se sentant pas le moins aimé. Il y a au moins une petite fille qui se fait reprendre plus que lui. Mais pour lui, elle est de toutes manières impossible à satisfaire. Il n'y a donc pas de raison de faire des efforts, puisque c'est à peu près perdu d'avance. Et en plus, s'il peut la faire un peu râler en trainant ostensiblement, ça permet presque de joindre l'utile à l'agréable.
- Il exprime qu'il ne comprend pas ce qu'il faut faire pour qu'elle soit contente de lui (et elle, de son côté, exprime l'exact contraire, elle ne comprend pas pourquoi il est comme ça, pourquoi ce qui devrait l'intéresser ne l'intéresse pas, pourquoi il ne répond pas quand il sait, pourquoi il ne veut pas faire les exercices qu'on lui donne). On a l'impression que lui et elle sont deux étrangers qui ne partagent pas de référentiel commun.
- Nous le suspectons (sa maman et moi) de ressentir chez nous de l'animosité envers son enseignante, et cela lui sert de justification inconsciente à sa propre défiance envers elle. Depuis nous faisons de notre mieux pour ne pas exprimer notre avis à son propos devant lui.
- Il a dû se faire remonter les bretelles parce qu'il ne laissait pas assez les autres s'exprimer ou parce qu'il le faisait à tort et à travers, et du coup, il répond le moins possible. Même quand il connait les réponses, il préfère se taire. Du coup, la maitresse n'arrive plus à savoir s'il sait ou pas.
- Il est interdit aux enfants de copier les uns sur les autres, en classe. Alexis ne veut donc pas que le petit garçon à ses côtés copie la bonne réponse. Il dit donc écrire exprès des fautes pour que l'autre copie ses fautes. Ca me rend un peu perplexe, mais il a exprimé tout seul qu'il faisait exprès des fautes, j'ai mets donc moins facilement cette parole en doute. J'ai bien tenté d'expliquer que c'était plutôt bien d'aider son copain à écrire la bonne réponse, et que ça l'aidait lui à mieux apprendre, mais pour parachever le tableau, la dame dit que c'est très mal de copier. Autant pour l'entraide et le tutorat...
- Alexis est une tête de mule. Il a l'impression de déjà tout savoir, et quand la maitresse souligne qu'il a fait une faute, il lui tient tête, ne lui fait pas confiance et prétend avoir raison. J'imagine d'ici la tête de la maitresse avec un enfant de 6 ans qui lui soutient que G et i ça fait "gui", "comme dans le mot "gitare"". 

Voilà de quoi se nourrit un climat serein propice à l'apprentissage. Heureusement dans 3 mois, les grandes vacances. Et ça va faire 3 ans, que toutes les fins d'années nous nous disons "vivement l'année prochaine!"

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