mercredi 8 décembre 2010

Ils sont parmi nous

La difficulté que nous rencontrons pour intégrer Alexis dans un parcours scolaire spécifique et adapté à ses besoin, oblige à se demander ce qu'il se passerait si nous ignorions sa nature mentale. Nous nous projetons avec inquiétude dans son avenir, en nous interrogeant sur sur la manière de réaliser au mieux son potentiel, puisqu'on parle bien de haut potentiel. La lecture d'Arielle Adda un peu alarmiste (je trouve) ou de Joan Freeman qui a fait une conf sur le devenir des enfants précoces au Royaume Uni, donne clairement l'impression que leur devenir dépend de la prise en compte par la famille, mais aussi d'un environnement externe favorable.

Imperceptiblement, on commence à chercher chez certaines personnes croisées des caractères que l'on connait chez son enfant, pour tenter d'y déceker ce qu'il pourrait devenir.

S'il existe environ une personne sur 20 qu'on pourrait qualifier d'adulte à haut potentiel, encore faut-il les reconnaitre!? On se hasarde donc à des suppositions en fonction du caractère des gens rencontrés. On tente de trouver chez eux des signes de ressemblance avec ce que nous avons à la maison, pour se conforter dans l'idée que la scolarité d'Alexis ne sera pas un échec (ou une source de trop gros renoncements aux rêves de jeunesse), pour se rassurer sur le fait qu'il fera partie du tiers d'enfants qui s'en sort avec la gloire et le bonheur de ceux qui ont réalisé leurs aspirations, et pas de ceux qui par renoncement s'enferment dans la grisaille intellectuelle persuadés qu'ils ne sont rien et qu'ils ne valent rien.

Ils sont parmi nous, c'est sûr. mais peut-on les reconnaitre? Rien n'est moins sûr. Il y a les esprits brillants et rebelles qui ont sabordé leurs études, il y a les membres de la famille aux vies multiples et formidables, et puis...  Et puis on ne sait pas. Lui? Elle?

Il y a cet enfant vu à l'école qui se démarquait étonnamment des autres, ou cet élève à la conscience de soi exacerbée, cette élève brillante, ou lui là, ou non, plutôt elle...

C'est un questionnement que nous n'avions pas il y a quelques années et qui est maintenant fréquent. Une recherche de semblance, une envie de savoir combien sont dans notre cas, si d'autres ont éclairé le chemin. Il s'agit d'une espèce de besoin grégaire peu conscient de retrouver pour Alexis des semblables. Le plus étonnant, est que cette recherche ne vient pas du tout d'Alexis, mais bien de nous ses parents. C'est nous qui nous posons ces questions. Lui, vit sa vie très simplement, tout à fait inconscient de notre inquiétude. Au contraire d'autres enfants précoces qui vivent leur dissemblance de manière aiguë (et souvent douloureusement), lui n'en ressent pratiquement aucune. Il est à chaque fois perplexe quand il se rend compte que ses copains n'ont pas les mêmes intérêts que lui, et ne vit son avance que de manière anecdotique. On ne va pas s'en plaindre.

1 commentaire:

  1. Sachez que à l'âge adulte, la précocité aurait tendance à disparaître du fait de la maturité qui permet de contre balancer la dyssynchronie. Siaud Fachin a tendance à en parler souvent, mais elle est alarmiste et l'adulte précoce en difficulté est extrèmement minoritaire. La précocité est de mieux en mieux apréhender par tous et par la societé (si si, on dirait pas mais c'est vrai). Tout ceci vous arrive dessus sans véritable explication, ne vous alarmez pas!

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