lundi 15 novembre 2010

Stratégie ou crise de nerf

Aujourd'hui, c'était le 15 novembre. Nous savons que la psychologue scolaire qui n'y connait rien en enfants précoces est venue dans la classe d'Alexis pour l'observer. Le 30, si nous ne sommes pas tous anéantis par les foudres d'Hypsis, nous avons la réunion pour voir quelle adaptation pédagogique peut être faite pour Alexis. Car depuis la rentrée où il devait faire la lecture avec les CE1 et le cahier de calcul de CE1 avec sa maîtresse de CP, rien n'a bougé.

Ce soir, nous avons tenté (encore une fois!) d'envisager les différentes possibilités qui se présentaient, histoire de nous chauffer et d'être bien au clair sur ce que nous voulions et ce sur quoi nous insisterions...  ...ou pas.

Il y a des choses sur lesquelles nous sommes clairs et d'autres moins. Et surtout, il y a Alexis. Son humanité et son esprit infantile, ses désirs, ses craintes sont par nature des éléments capables de réduire à néant toute stratégie échafaudée durant des heures les jours précédents.

Il y a une notion sur laquelle mon esprit bute absolument, une idée que je ne parviens pas à surmonter, une révolte profonde dont je ne me débarrasse pas: l'idée qu'Alexis va à l'école tous les jours non pas pour apprendre, mais pour être à l'école. Les autres enfants vont à l'école pour apprendre, lui va à l'école pour s'ennuyer, pour rêvasser, et pour rester à moitié dans son coin quand il n'arrive pas à jouer avec les autres à la récréation. Chaque fois que je le récupère à 6h et qu'il me dit ce qu'il a fait, quand je pense à ce qu'il sait faire, je ressens ce qu'on lui fait endurer d'attente et d'ennui comme une violence qui lui serait infligée au quotidien.

Effectivement, Alexis ne veut pas se démarquer en faisant des leçons de CE1, effectivement, Alexis ne veut plus changer d'école, il veut continuer à se faire des copains, il veut renforcer le lien qu'il met tant d'efforts à construire avec le petit M. Effectivement nous devons tenir compte de ces désirs qui sont forts, effectivement, il ne se dit pas malheureux.

Mais à chaque sortie d'école ou à chaque fois que je lis le cahier jaune avec les devoirs, j'ai l'impression qu'il doit se contenter d'une satisfaction au rabais, ou d'un "moins pire".
A un âge où il devrait revenir de classe fier de ce qu'il a appris de nouveau dans sa journée, avec l'espoir de nous en mettre plein la vue, et ce rêve qu'un jour certainement, il en saura autant ou plus que ses parents, il faudrait que nous soyons contents qu'il ne soit pas trop malheureux et qu'il ne s'ennuie pas tant que ça.
Il y a 18 ans quand ma première année de fac se faisait dans les locaux d'un IUFM, avec donc une école primaire attenante, j'avais parlé avec des enfants de CE1 qui m'avaient raconté ravis qu'ils étaient contents d'être là parce qu'ils apprenaient plein de choses tellement importantes. Jamais (ou presque) je ne lis ce ravissement dans les yeux de mon fils quand je le récupère à 5h.

Je crois bien que le 30/12, il nous faudra être de sacrés bons stratèges!


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